De 1380 à 1412, les trêves se succèdent avec l’Angleterre. Par contre, périodiquement éclate des émeutes anti-fiscales dans quelques villes, dont les habitants, qui souffrent de la guerre, ne supportent pas des impôts supplémentaires.
1382 – Le 24 février, la Normandie lance le signal de la rébellion contre le rétablissement des impôts indirects, dit « aides », sur le sel, le vin et les textiles. Aux cris de « Haro, Haro, Haro », les émeutiers rouennais hurlent pour attirer l’attention sur eux et de ce qui deviendra la révolte « de la Harelle » qui durera trois jours. Devenue « une chasse aux riches » et aux privilèges de tous les titres féodaux, elle se termine par la décapitation des meneurs, la suppression de la commune de Rouen et son remplacement par un bailli ayant tous les pouvoirs, des impôts augmentés, le paiement d’une lourde amende et la suppression des privilèges des Rouennais sur la Basse Seine.
1392 – Le 5 août, Charles VI est pris d’un accès de folie dans la forêt du Mans. Il attaque sa propre troupe et tue quatre personnes avant d’être maîtrisé. Ces accès de folie obscurcissent son règne.
1393 – Le 28 janvier, il récidive au bal des ardents où quatre de ses compagnons sont brûlés vifs.
Devant son incapacité à gouverner, ses oncles, le duc d’Anjou, le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, le duc de Berry et le duc de Bourbon, reprennent leur régence et leurs querelles.
1407 – En novembre, Jean Sans Peur, fils et héritier de Philippe le Hardi, fait assassiner le duc d’Orléans et le royaume sombre dans la guerre civile.
1415 – La guerre de Cent Ans reprend. Profitant des désordres régnant dans le royaume de France, le roi d’Angleterre, Henri V, débarque à Chef de Caux avec 13 000 hommes pour s’emparer de la Normandie.
Il commence par prendre Harfleur (Seine maritime), en expulse les habitants et les remplace par des colons anglais. Mais la dysenterie, qui frappe son armée, l’oblige à reporter ses rêves de conquête, il retourne en Angleterre via Calais devenue anglaise.
Le 25 octobre, à Azincourt (Picardie) son armée, forte de 6 000 hommes, est interceptée par une armée française trois fois supérieure, commandée par Charles d’Albret, connétable de France. La chevalerie française est mise en déroute, elle paie ses insuffisances tactiques et la faiblesse de son commandement. La fine fleur de la noblesse de France taillée en pièces, les Anglais rentrent chez eux avec leur butin.
Cette bataille est considérée comme la fin de l’ère de la chevalerie et le début de la suprématie des armes à distance, suprématie qui sera renforcée ultérieurement par l’invention des armes à feu. |